Derrière la nouvelle dynamique et l’attractivité économique de la région Souss Massa, il y a un nouvel état d’esprit qui tourne autour du collectif. «A travers cette intelligence collective, nous réussissons à marketer les territoires», soutient Karim Achengli, président du Conseil de la région.
La nouvelle dynamique est l’aboutissement d’un fait chronologique enclenché depuis la déclinaison régionale du plan d’accélération industrielle (PAI).
«Je dis bien déclinaison car c’est le grand virage de notre région. Trois régions ont bénéficié en premier de cette déclinaison. C’est le triangle Casablanca, Rabat-Kénitra et Tanger. Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait décidé de faire une déclinaison du PAI à l’échelle de notre région. Depuis, la vocation de la ville d’Agadir et de la région Souss Massa a complètement changé», soutient-il. Depuis, un certain nombre de zones industrielles ont été lancées ainsi que la zone d’accélération (dite aussi zone franche), de nouvelles filières et industries se sont implantées avec la création de nouveaux métiers, notamment dans l’offshoring, le numérique...
En effet, poursuit Karim Achengli, «tout de suite après la déclinaison du PAI, nous avons eu le discours royal qui a recentré notre région dans la cartographie du Maroc. Forcément, lorsque l’on recentre un territoire, il devient un centre d’intérêt à la fois pour les investisseurs, les opérateurs économiques, les touristes».
En résumé, la région devait relever de grands défis. Celui de la traduction du discours royal à travers le PDR (Plan de développement régional) dans le sens de la centralité et d’un pôle économique d’excellence, ainsi que les orientations du Nouveau modèle de développement. Sachant qu’un grand territoire comme celui de Souss Massa est directement concerné par le grand chantier national de régionalisation avancée.
L’équivalent en eau de ce que consomme une ferme de 10 hectares
Ce qui passe par des conseils régionaux dont la priorité numéro 1 est le développement avec la prise en compte de la durabilité, de l’inclusion sociale et la réduction des disparités, l’équité territoriale...
«Nous sommes une région composée de 6 provinces et je ne peux pas me permettre de rester focalisé que sur Agadir. Evidemment, Agadir, c’est la locomotive. Mais en même temps il y a une région comme Tata, qui possède un fort potentiel dans le mix entre le solaire et l’éolien. Il y a également la possibilité d’y produire de l’hydrogène vert», soutient le président de la région face à tous les sceptiques. «Vous allez me dire qu’il n’y a pas d’eau à Tata. Je vous dirais: Figurez-vous que lorsque vous produisez des quantités importantes d’hydrogène, il faut l’équivalent en eau de ce que consomme une ferme de 10 hectares». Il y a aussi la question du transport de l’hydrogène une fois produit. Là aussi, il y a des solutions, selon le président.
«Je suis convaincu que la région de Tata sera une zone des plus prometteuses en termes de production d’énergies renouvelables», insiste Achengli.
Tiznit, portail vers le Grand Sud
Tiznit, joue le rôle crucial de portail vers le Grand Sud. Pour pouvoir relancer Tiznit, nous avons besoin très rapidement d’infrastructures logistiques importantes, de connectivité avec la mise en place d’une autoroute qui relie Agadir à Tiznit. Et c’est exactement ce que nous sommes en train de faire. L’autoroute est dans le pipe. Il y a aussi Inezgane. «On dit que le commerce est né à Inezgane. Ce n’est pas faux», ironise Karim Achengli. Il s’agit là d’une région à forte vocation commerciale qui se développe à travers les marchés de gros, les grands souks, la zone logistique, les entrepôts... Enfin le chef-lieu du Souss. Agadir, avec le port qu’il faudra mettre à niveau.
Taroudant, le grenier des produits du terroir
Il n’y a pas de fatalité, même les territoires les plus enclavés comme Tata ou encore Taroudant ont de l’avenir et des perspectives jusque-là insoupçonnées de développement économique. «Taroudant est un vaste territoire très riche en produits du terroir, l’économie sociale et solidaire. Il s’agit là d’une niche très importante en termes d’inclusion sociale», affirme le président de la région.
Il y a aussi des locomotives industrielles à Taroudant, notamment la plus grande coopérative de produits laitiers en Afrique (ndlr: Copag). Tout autour, il y a tout un écosystème industriel à créer en plus de l’agriculture. A Chtouka Aït Baha, il y a deux grandes cimenteries dans un écosystème prometteur de production de matériaux de construction. Chtouka Aït Baha regorge aussi de potentiel dans le tourisme rural et spirituel.
A.R.