Etat social, couverture médicale...: décryptage de l'intervention d'Akhannouch au Parlement
La Chambre des Conseillers a tenu ce mardi 10 janvier une séance plénière consacrée aux réponses du chef du gouvernement aux questions de politiques générales.
Pour rappel, cette séance a été axée sur le thème de la « Mise en œuvre du chantier de la couverture médicale et sociale au Maroc pour la consolidation des fondements de l'État Social »
L'Economiste décrypte l'intervention du Chef du Gouvernement.
Couverture médicale et sociale
"Le gouvernement est parvenu, au cours de la première année de son mandat, à réaliser un bilan "très positif" dans la mise en œuvre du chantier de la couverture médicale et sociale", s'est félicité, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, soulignant que l'Exécutif a réussi l'exploit "inédit" d'instaurer les bases d'une solidarité institutionnelle obligatoire qui participera à la protection des droits de tous les citoyens.
"Le gouvernement a, en outre, facilité les modalités d'accès aux services de soins de santé dans des conditions décentes, de manière à garantir l'égalité entre tous les Marocains, quelle que soit leur situation financière et professionnelle", a fait observer Akhannouch. Il a noté que les dernières années ont été témoins de défis de taille à l'échelle nationale, défis liés à la faiblesse de la couverture médicale en raison des déséquilibres structurels que connait l'offre de soins nationale, outre les lacunes de l'assurance maladie obligatoire, "ce qui a donné lieu à un sentiment d'insatisfaction parmi les citoyens".
Protection sociale
Le gouvernement a entamé, dès les premières semaines de sa prise de fonction conformément à l'agenda annoncé par Sa Majesté le Roi à l'occasion du 21e anniversaire de la Glorieuse Fête du Trône, la préparation du terrain idéal pour construire un système moderne de protection sociale, en remédiant aux diverses formes de dispersion qui ont marqué les programmes précédents, a fait savoir le Chef du gouvernement.
Assurance maladie
Et de poursuivre que ces dernières années ont également été marquées par l'incapacité de l'Assurance maladie obligatoire à cibler les groupes concernés, que ce soit en termes de pourcentage limité de couverture sanitaire ou à travers la faiblesse des mécanismes de gouvernance et de coordination institutionnelle.
Compte tenu des étapes franchies dans la mise en oeuvre de ce chantier ayant permis "une véritable révolution sociale dans le traitement des enjeux fondamentaux du citoyen, avec au premier rang la consécration du droit à la santé, le gouvernement aura réussi à remplir ses engagements, et avant la fin de 2022, a généraliser et à élargir les services d'assurance maladie obligatoire, pour permettre à tous les Marocains, sur un pied d'égalité, de bénéficier de services de couverture de maladie unifiés, en dépit de leurs catégories sociales ou professionnelles", s'est félicité M. Akhannouch.
A cet égard, le chef du gouvernement a souligné qu'en un an, le nombre total d'assurés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) est passé de 7,8 millions d'individus à plus de 23,2 millions de personnes non salariés et leurs ayants droit, ainsi que 9,4 millions d'affiliés au système de l'Assurance Maladie Obligatoire (solidarité AMO).
"Les données sur l'accès aux soins ont démontré que la hausse du nombre d'assurés a été parallèle à celle des bénéficiaires de la Caisse, à mesure que le nombre de dossiers de soins pour la catégorie des travailleurs non salariés au titre de l'année 2022 s'est élevé à près de 642.700 dossiers, alors que le nombre de dossiers spécifique à (Solidarité AMO) pour uniquement le mois de décembre, a dépassé les 53.400 dossiers, auxquels s'ajoutent les 582.524 admissions dans les hôpitaux publics ( ayant coûté plus de 233 millions de dirhams)", a-t-il dit. Il a également affirmé qu'afin de consacrer ces acquis et d'assurer leur pérennité, et dans un souci de coordination des actions de l'ensemble des intervenants dans la généralisation de l'AMO, le gouvernement a tenu à développer les aspects liés à la gestion et à la gouvernance des établissements de sécurité sociale, outre la prise des mesures d'ordre législatif, organisationnel, financier et institutionnel pour faire aboutir ce processus, compte tenu de l'équilibre structurel entre les ressources et les cotisations d'une part, et les dépenses et les services rendus d'autre part, conformément à l'architecture juridique contenue dans la loi-cadre n° 09-21 relative à la protection sociale.
"Pour faire face aux différentes défaillances rencontrées au cours des périodes précédentes, la CNSS s'est mobilisée pour procéder aux révisions nécessaires de ses différentes structures administratives et moderniser le schéma de ses interventions, en tant qu'organe médiateur chargé de recevoir les dossiers des nouveaux adhérents impliqués et d'accompagner toutes les étapes essentielles à ce chantier", a-t-il noté.
Par ailleurs, le chef du gouvernement s'est attardé à cette occasion, sur l'action "importante" des services de la Caisse, et qui a permis de renforcer le taux des ressources humaines à travers le recrutement de plus de 1.400 postes supplémentaires au cours de l'année écoulée, d'établir un nouveau plan de formation pour les cadres administratifs, la création d'un centre de traitement des dossiers des travailleurs non-salariés, conclure des partenariats avec les institutions de proximité et de médiation qui assureront les missions d'identification des catégories de travailleurs non-salariés ainsi que le transfert de leurs données personnelles à la CNSS.
La CNSS, poursuit Akhannouch, a entamé l'ouverture de près de 47 agences de proximité, le lancement de 45 agences mobiles, la création de 8.000 centres de communication pour enregistrer les nouveaux travailleurs non-salariés, la création de 2.000 points pour la réception des dossiers de l'AMO, ainsi que la création de 4.000 agences de proximité dédiées au paiement des droits d’adhésion, l'amélioration des conditions d'accès et le paiement des services administratives pour réaliser l'accompagnement effectif et réussir ce chantier royal.