Les PMEs africaines appelées à innover et co-indutrialiser
Les Petites et Moyennes Entreprises (PMEs) africaines devront monter en gamme dans un contexte marqué par la nécessité de renforcer les chaînes de valeur africaines. Cet appel a été lancé lors du Forum de la PME africaine organisé, mardi 3 décembre à Rabat, en marge de l’Africa Investment Forum – Market Days, événement phare de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Ce forum, initié par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), s’inscrit dans la continuité du Dialogue des Patronats Africains, tenu à Casablanca en octobre 2022. Il vise à renforcer l’intégration économique continentale en proposant des solutions novatrices et durables pour accélérer l’industrialisation du continent et maximiser les opportunités offertes par la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAF), indique le patronat. Les PME et les délégations d’une vingtaine de pays africains, les partenaires publics stratégiques ainsi que bailleurs de fonds ont pris part à ce forum.
Durant son intervention, le président de la CGEM, Chakib Alj, a plaidé pour une Afrique « capable de transformer ses immenses ressources en des leviers de développement durable », car le continent ne joue qu’un rôle mineur dans la production manufacturière mondiale, puisqu’il y participe à hauteur de 1,9%. « Le commerce intra-africain, quant à lui, ne représente que près de 15% des échanges commerciaux du continent, un chiffre bien en deçà de celui de l’Asie (58%) ou de l’Europe (68%) », déplore Alj.
Les interventions du ministre de l’Intégration économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younès Sekkouri, de Chakib Alj, du Vice-Président chargé du Secteur privé, de l’Infrastructure et de l’Industrialisation à la BAD, , Solomon Quaynor et du Vice-Président Banking de la BERD, Matteo Patrone, ont été suivies d’une session plénière intitulée « Innovation et Co-industrialisation : Bâtir des chaînes de valeur complémentaires », réunissant des figures importantes du secteur privé africain, ainsi que des représentants d’institutions financières (BAD, IFC), et de fédérations sectorielles (Fédération de l’Automobile, FENELEC, AMITH et FENAGRI). Par ailleurs, une étude menée par la CGEM, en collaboration avec la BAD, a été présentée. Financée par la BAD, elle identifie les complémentarités entre les chaînes de valeur des pays africains dans les secteurs de l’automobile, du textile, de l’agroalimentaire, de l’électrique et de l’électronique. L’étude détermine également les leviers d’opérationnalisation de projets industriels intégrateurs, où le rôle des Gouvernements, des secteurs privés et des bailleurs de fonds est vital.
E.M.G.