«Bonjour, je voudrais un certificat de résidence». «Patientez quelques instants, je vous le délivre», dit l’employé de la mouqatâa (arrondissement). «Mais non, ne me le donnez pas tout de suite. Ce n’est pas normal, je dois souffrir pour l’obtenir, partir et revenir et même dormir sur place...». Ce sketch du duo comique Bziz O Baz des années 1980 illustrait parfaitement l’état de l’administration de l’époque. Une institution qui avait développé tous les «fantasmes» et clichés inimaginables de lourdeurs et de complications.
40 ans plus tard, ressemble-t-elle à tout cela? Heureusement non, mais… et c’est dans tout ce «mais» que se cache dans les détails et se perd dans les dédales ce fameux diable.
La réforme de l’administration est le sujet vedette de chaque équipe au pouvoir. Le Nouveau modèle de développement lui a d’ailleurs consacré un volume aussi épais que sa réputation. C’est dire que le sujet est crucial.
L’enquête L’Economiste-Sunergia que nous publions dans ce numéro montre des évolutions dans la perception des Marocains vis-à-vis de l’administration, grâce notamment à la digitalisation qui a permis une simplification des procédures et une réduction du phénomène de la corruption.
Mais, et c’est toujours ce «mais» qui s’accroche encore, gonflant des réseaux organisés qui fonctionnent à plein régime. Une autre galaxie qui tourne selon ses «normalités», plombant les efforts face à d’autres administrations ou services qui sont arrivés à amorcer des dynamiques transformatrices. C’est très regrettable.
Aujourd’hui, une administration 4.0 et performante, c’est celle qui va agir comme un levier de développement et non comme un frein. Celle qui marque une rupture nette et sans équivoque avec les anciennes pratiques. Celle qui enchaîne ses mutations. Pour crever définitivement toutes les poches de résistance.
