Une profession récente, mais très populaire. Les créateurs de contenus sont désormais partout sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, il est presque impossible d’utiliser ces réseaux ou de consulter des sites web, sans avoir à rencontrer des œuvres de ces réalisateurs et scénaristes de l’ère internet. Leurs spécialités sont diverses (art, politique, éducation, sport, presse, jeux-vidéos, santé, économie…). Comment faire carrière dans ce domaine créatif?
«Pour devenir créateur de contenus, un parcours académique spécifique n’est pas obligatoire», assure Nouha Anka Idrissi, consultante formatrice en marketing, enseignante à l’Ecole supérieure de journalisme et de communication de Casablanca (ESJC). «Cependant, une formation en marketing, communication, journalisme ou dans un domaine connexe peut être bénéfique pour comprendre les notions de base du storytelling, de la gestion de communautés et des stratégies de contenu», nuance-t-elle. Dans son école, justement, en plus des diplômes en journalisme et communication, des formations certifiantes abordant des thématiques liées au marketing et à la création de contenus sont proposées. Elles incluent la gestion des réseaux sociaux, la production de contenus audiovisuels, le marketing digital, le storytelling et l’écriture web, ou encore, l’analyse de données et les stratégies de contenu.
■ Au-delà des diplômes et certifications
Pour exceller dans le domaine, il faut d’abord être passionné. Il est également nécessaire de justifier d’une bonne compréhension des plateformes numériques, mais aussi d’une maîtrise de certains logiciels d’édition photos, vidéos et audio (Canva, Adobe Photoshop, Pexels, PowToon…). Certaines qualités et aptitudes sont, par ailleurs, indispensables, selon l’experte, dont la capacité à engager un public, à faire preuve de créativité et d’originalité et à bien communiquer à l’oral et à l’écrit. A cela s’ajoute la capacité d’analyser et de comprendre les besoins de son public, de s’organiser et gérer son temps, de mettre régulièrement à jour ses connaissances et de faire preuve de régularité et de persévérance.
■ Les débouchés
Les créateurs de contenus sur le web n’exercent pas exclusivement en tant que freelances. Bon nombre d’entre eux sont employés dans des agences de communication. D’autres font partie d’équipes marketing d’entreprises, d’où la nécessité de suivre une formation académique si l’on souhaite faire carrière dans une organisation structurée. «Plusieurs postes impliquent régulièrement la création de contenus, tels que ceux de community manager, chargé de communication, rédacteur web, responsable marketing digital et spécialiste SEO (chargé d’augmenter l’audience d’un site)», précise Nouha Anka Idrissi.
■ Ce dont on a besoin pour se lancer
En termes d’équipements, les maîtres de l’audiovisuel du monde virtuel exerçant en freelance recourent généralement à un smartphone de bonne qualité, ou à une caméra numérique. Ils ont également besoin d’un ordinateur performant pour le montage, d’un microphone pour l’enregistrement audio, d’un trépied pour les prises de vue, d’un bon éclairage, de logiciels d’édition de photos, vidéos et sons, ainsi que d’applications de gestions des réseaux sociaux et d’outils d’analyses de données.
■ Les pistes pour rentabiliser ses créations sur les réseaux sociaux
Un créateur de contenus peut monétiser son activité de plusieurs façons. A savoir, des partenariats avec des marques, ou encore du sponsoring (contenu collaboratif). Il y a également les publicités sur les plateformes telles que YouTube, Instagram, TikTok. Le créateur peut aussi vendre des produits dérivés (merchandising), offrir des services (consulting, coaching, formations), ou proposer des abonnements premium à sa chaîne. Certains s’orientent vers l’organisation de conférences ou encore des apparitions publiques rémunérées.
Influenceur vs créateur de contenus
Quelle différence entre un créateur de contenus et un influenceur? Selon Nouha Anka Idrissi, il existe quelques nuances entre les deux casquettes. Le créateur de contenus se concentre principalement sur la production de contenus de qualité dans un domaine donné. Il met aussi l’accent sur l’expertise et la valeur ajoutée pour son audience. Son audience est souvent une niche, mais très engagée. L’influenceur, pour sa part, possède généralement un large public sur les réseaux sociaux. Il utilise sa notoriété pour promouvoir des produits ou des idées, et met dans de nombreux cas en avant son style de vie ou sa personnalité. Ses revenus sont principalement générés par des partenariats avec des marques. «Ces rôles se chevauchent souvent, et de nombreux créateurs de contenus deviennent des influenceurs au fil du temps. Mais je trouve que la tendance actuelle est de privilégier le terme créateur, qui met l’accent sur la production de contenus de valeur, au lieu d’influenceur, un terme de plus en plus abandonné», explique la consultante.
Emmanuel KOFFI
(journaliste stagiaire)
