Sécurité nucléaire: Les régulateurs s’activent pour renforcer la coopération

Evaluation et amélioration de l’efficacité de la sécurité nucléaire, planification, sûreté des matières radioactives, intervention en cas de menace... Autant de thématiques débattues à la 3e conférence internationale des régulateurs sur la sécurité nucléaire dont les travaux se terminent le 4 octobre à Marrakech.
Les 300 participants experts de 95 pays ont ainsi traité des nouveaux défis auxquels font face les Etats et les organisations internationales. Il s’agit particulièrement des menaces d’actes malveillants susceptibles de mettre en danger la sécurité des matières nucléaires ou d’autres sources radioactives qui pourraient avoir des effets néfastes sur l’Homme, la société et l’environnement.
Autre thème débattu, l’absence de formation internationalement reconnue alors que les changements mondiaux dans ce domaine exigent des compétences et des approches réglementaires en matière de formation. L’événement, organisé pour la 1re fois en Afrique par la toute jeune Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR), en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, présente les avancées dans ce domaine.

La conférence sur la sécurité nucléaire était une occasion pour présenter l’expérience marocaine. Ci-dessus, une démonstration d’intervention, menée par la DGSN, la protection civile et la gendarmerie face à une urgence radiologique déclenchée par un événement de sécurité nucléaire (Ph. Mokhtari)
L’enjeu est de coordonner les actions des régulateurs pour renforcer le réseau afin de parvenir à un système de sécurité nucléaire fort et commun, souligne Juan Carlos Lentijo, directeur adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). «Il s’agit aussi de renforcer la coopération en Afrique en particulier», indique Khammar Mrabit, directeur général d’AMSSNuR et président du réseau africain des régulateurs.
«Le Maroc a déjà réalisé des avancées majeures dans le domaine en se dotant d’un cadre législatif et réglementaire en collaboration avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et des partenaires américains et européens et est un modèle africain en matière de sûreté et de sécurité radiologiques et nucléaires». Les matières nucléaires et radiologiques connaissent un développement continu au Maroc en termes d’applications dans différents secteurs.
A titre d’exemple, celui de la santé compte 7.000 installations à rayons X, 300 scanners, 45 accélérateurs d’électrons. Le secteur industriel recourt à 400 jauges radiométriques utilisées pour le contrôle qualité en pétrochimie, sucreries, cimenteries, alors que l’agriculture compte une vingtaine d’installations de radiologie vétérinaire et deux irradiateurs d’aliments et semences en projet. Pour la seule année 2018, l’AMSSNuR a effectué plus de 200 missions d’inspection couvrant 756 installations et activités.
Badra BERRISSOULE