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L’Economiste Meetings/ Forum économique régional : Les success stories des pôles industriels

Par Amin RBOUB | Edition N°:6892 Le 22/11/2024 | Partager
Comment la filière automobile a transformé la région
Derrière l’intégration locale, l’employabilité des jeunes, la montée en compétences et en technicité des ressources
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Ghizlane Ramzi, modératrice, avec Abdelhafid Debbarh, conseiller du président de l’UIR, Chakir Bouatia, directeur pôle développement et partenariat de MedZ (Groupe CDG) et Abdallah Ben Thabet, country Project manager de Coficab (Ph. Bziouat)

Industrie à forte valeur ajoutée, offshoring, services... Ce sont là les principales activités de la région RSK (Rabat-Salé-Kénitra).  La ville de Rabat abrite Technopolis, un parc de nouvelle génération dédié aux activités de l’offshoring et des services. Kénitra est une base arrière dédiée à l’industrie automobile, aux équipementiers, logisticiens... Pour rappel, l’industrie automobile est le 1er secteur exportateur du Maroc, devant les phosphates.  Tout autour, il y a l’UIR (université internationale de Rabat) qui joue le rôle de passerelle entre le milieu académique, la R&D et le monde des écosystèmes industriels, services... «A Kénitra, Atlantic Free Zone (AFZ) est l’un des plus grands projets que Med Z (filiale CDG) a réalisé. C’est aussi l’un des principaux projets de parcs industriels de nouvelle génération. A la base, l’idée de création de ce parc est venue avant même l’arrivée du constructeur automobile PSA (devenu Stellantis). Les tout premiers  accords portant sur la création de cette zone ont été signés en 2009. La zone a été livrée en 2012. Quant à la décision d’installation de l’usine PSA (Stellantis), elle a été actée en juin 2015», tient à préciser Chakir Bouatia, directeur pôle développement et partenariat de MedZ (filiale CDG). C’était lors du 2e panel du Forum économique régional.

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C’est donc grâce à l’aménagement-développement de AFZ (Atlantic Free Zone) qu’un constructeur automobile de renommée mondiale a décidé de s’implanter dans le bassin de Kénitra. Au fur et à mesure, plusieurs équipementiers et multinationales de référence sont venus se greffer (Ph. Bziouat)

Se greffer autour du chef de file

C’est donc grâce à l’aménagement-développement de AFZ (Atlantic Free Zone) qu’un constructeur automobile de renommée mondiale a décidé de s’implanter dans le bassin de Kénitra. Au fur et à mesure, plusieurs équipementiers et multinationales de référence sont venus se greffer autour du chef de file automobile qui plus est leur principal donneur d’ordre. Aujourd’hui, l’offre industrielle de Kénitra tourne autour des métiers mondiaux du Maroc (MMM), dont l’automobile constitue la locomotive. Cette industrie est l’un des secteurs d’activité où l’offre Maroc présente des avantages concurrentiels. «Nous avons travaillé dans le sens de la massification de la chaîne de valeur pour monter progressivement en technicité et en complexité. Nous avons commencé par des activités à faible valeur ajoutée. Au fur et à mesure, les industriels ont développé de la valeur. Ce qui a permis l’accélération du taux d’intégration industrielle. Aujourd’hui, nous sommes autour de 60 voire 62% d’intégration locale. L’objectif à terme est d’atteindre les 80% (horizon 2030)», explique Chakir Bouatia, directeur pôle développement & partenariat de MedZ (filiale CDG).

Derrière l’intégration locale, il y a des enjeux multiples : l’employabilité des jeunes, la montée en compétences et en technicité des ressources, l’accélération de la cadence du sourcing en composants made in Maroc, l’intensification des volumes à l’export, l’allègement du déficit structurel de la balance commerciale...

                                      

Un géant industriel tunisien à Kénitra

Le retour d’expériences des entreprises opérationnelles dans les parcs industriels de nouvelle génération est le meilleur indicateur de la maturité des parcs d’activité. Parmi les entreprises phares qui opèrent à AFZ, figure Coficab.  «C’est une multinationale qui fait partie du groupe Elloumi, un leader mondial dans la conception et la production de câbles électriques automobiles. La multinationale opère dans quatre continents, notamment dans des pays comme la Tunisie, le Maroc, en Chine, au Portugal, en Serbie, au Mexique...», explique Abdallah Ben Thabet, country Project manager. Le groupe revendique une part de marché de 23% dans le câblage automobile. «Auprès de chaque lot de 100 voitures, nous avons 23% de câbles fabriqués par Coficab», souligne le country Project manager.

La production  de Coficab est homologuée par l’ensemble des  constructeurs finaux (OEM) et livre des clients directs (notamment Yazaki, Delphi, Aptiv...) qui sont à proximité des zones industrielles, poursuit Abdallah Ben Thabet. Ce câbleur est l’un des gros employeurs de main d’œuvre locale dans la région de Kénitra. «Nous contribuons fortement à la montée de l’intégration locale dans la chaîne de valeur. Car la fabrication de câbles est une activité fortement technique, constituée essentiellement du cuivre et du plastique avec plusieurs gammes et spécifications», souligne le country project manager.

En 2024, Coficab Kénitra a doublé sa capacité de production, suite à la construction de sa deuxième usine à AFZ (Atlantic Free Zone). «Tous les câbles de Stellantis sont produits chez Coficab. Le groupe, ayant déjà une autre usine à Tanger, compte continuer à investir au Maroc. Par ailleurs, le groupe a une stratégie de développement qui consiste à produire d’autres types de câbles à partir du Maroc, notamment pour l’activité ferroviaire, les trains ainsi que les câbles solaires destinés aux panneaux photovoltaïques qui nécessitent des câbles spécifiques anti-UV afin de résister aux contraintes thermiques.

A.R.