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Covid19: Après Lancetgate, le Recoverygate

Par L'Economiste| Le 08/06/2020 - 11:40 | Partager
Covid19: Après Lancetgate, le Recoverygate

La crise sanitaire du Covid19 aura montré une chose: on nous dit tout et son contraire sur le traitement à base d’hydroxychloroquine. Après l’étude controversée de The Lancet qui avait mis en doute ce traitement avant que ses auteurs ne se rétractent, une autre étude britannique fait beaucoup jaser. L’essai clinique majeur ReCovery, dirigée par le Professeur Martin Landray, a conclu que les résultats du traitement à base de l’hydroxychloroquine sont "décevants". Sur les patients traités avec ce médicament, le taux de mortalité reste presque le même que ceux traités avec les soins habituels. Autrement dit, cela ne sert à rien d’utiliser la hydroxychloroquine.

La partie hydroxychloroquine a concerné 1.542 patients ayant reçu la molécule, comparés à 3.132 patients ayant bénéficié d’une prise en charge standard. Il n’y avait pas de différence significative dans le critère principal de mortalité à 28 jours (25,7% chez ceux traités avec l’hydroxychloroquine vs 23,5% chez ceux bénéficiant de soins habituels), indique l’étude. Seulement, la façon de procéder a été largement mise en doute, en Inde et en France notamment. Les patients traités avec l’hydrochloroquine auraient reçu des doses largement élevées, soit 2400mg avec 12 cachets de 200mg (soit 1860 mg d’hydroxychloroquine utile) dans les premières 24h et 9600mg d’hydroxychloroquine pour l’ensemble du traitement. Le dosage maximum n’a donc pas été respecté, et ce, sur des patients particulièrement malades.

Certains estiment que tout a été fait pour que l’étude sur le traitement à base d’ hydroxychloroquine ne marche pas. Pire, il y aurait eu peut-être une confusion entre l’hydroxychloroquine et les hydroxyquinolines dans l’étude, selon l’hypothèse du professeur Christian Perronne, spécialiste des maladies tropicales et des maladies infectieuses émergentes. En effet, Martin Landray, le directeur de l’étude britannique avait indiqué sur FranceSoir que "les doses choisies sont en ligne avec les dosages utilisés pour d’autres maladies telles que la dysenterie amibienne". Sauf que, le traitement de cette maladie "repose sur une association d’hydroxyquinolines, le tiliquinol et le tilbroquinol, dont le nom commercial est l’Intétrix", selon Perronne cité par FranceSoir.

"C’est bien la première fois que j’apprends qu’on utilise l’hydroxychloroquine dans la dysenterie amibienne, en plus à dose super-toxique pour l’homme", a-t-il indiqué sur FranceSoir. Par ailleurs, l’Indian Council of Medical Research (ICMR) avait écrit à l’OMS, en alertant sur les doses insensées d’hydroxychloroquine administrées aux malades dans l'étude ReCovery.