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«Intrapreneur»
«Intrapreneur» Par Ahlam NAZIH
Le 01/10/2024

En période de crise économique, les jeunes sont souvent les premiers à payer les pots cassés. Au Maroc, le taux de chômage des 15-24 ans ne cesse... + Lire la suite...

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«Intrapreneur»

Par Ahlam NAZIH| Edition N°:6856 Le 01/10/2024 | Partager
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En période de crise économique, les jeunes sont souvent les premiers à payer les pots cassés. Au Maroc, le taux de chômage des 15-24 ans ne cesse de se dégrader, dépassant les 36% au deuxième trimestre 2024 (33,6% à la même période de 2023). En milieu urbain, il culmine à 48,8%, soit pratiquement un jeune sur deux. Dans un contexte de croissance molle, incapable de créer suffisamment d’emplois, la situation va de pire en pire.

Le risque de voir de nouveaux bataillons de jeunes NEET (ni à l’école, ni en formation, ni en entreprise) se former s’en trouve plus grand. Car rester trop longtemps au chômage, c’est rentrer par la grande porte dans l’univers des «nini». Un véritable casse-tête pour le gouvernement.

Certains parient sur la piste de l’entrepreneuriat pour atténuer le phénomène, or, au-delà des travers de l’écosystème en place, l’entrepreneuriat est d’abord un état d’esprit. Au Maroc, les jeunes sont tellement tétanisés par l’idée de l’échec (ce qui a été démontré par l’enquête internationale sur l’entrepreneuriat GEM) qu’ils n’osent même pas se lancer. La majorité de ceux qui prennent leur courage à deux mains pour créer leur structure le font d’abord par nécessité, et non par passion. Ce n’est ni Mark Zuckerberg, ni Elon Musk ou Jeff Bezos qui les font rêver. Ils s’inscrivent surtout dans un entrepreneuriat de subsistance, à faible dose d’innovation et à petite valeur ajoutée.

Le gouverneur de la banque centrale l’a relevé, à juste titre, lors du dernier conseil de son institution: nous avons besoin d’éducation entrepreneuriale. Et cela commence dès le collège. Des ONG, comme Injaz Al-Maghrib, ont mené des expériences concluantes dans ce sens.

Un entrepreneur passionné aura tendance à remuer ciel et terre pour réaliser son rêve, et s’il échoue, il recommencera. Au pire, il deviendra «intrapreneur» au sein d’une entreprise.