Outre une qualité de vie indéniable, Rabat, mais aussi toute la région, offre une série de facteurs d’attractivité aux potentiels investisseurs. Cela concerne particulièrement l’offre de foncier industriel. Le directeur du CRI de la région a mis l’accent sur l’importance de certaines zones d’accélération industrielle, notamment à Bouknadel, le parc industriel de Ain Jouhara, Technopolis, mais surtout l’Atlantique free-zone, «actuellement en cours d’extension».
Aujourd’hui, il est important de «s’appuyer sur les atouts de Rabat et d’en faire un levier et non pas une contrainte», a noté pour sa part Zakaria Fahim. Il a évoqué notamment la proximité et la compétition avec Casablanca. «Rabat et Casablanca, c’est à l’image de Dubaï et Abu Dhabi. Elles sont dans une logique de complémentarité, mais chacune s’appuie sur ses propres atouts, afin d’éviter de dupliquer le même modèle».
Pour le head of advisory de BDO, la région de Rabat Salé Kénitra doit se positionner sur des marchés de plus grande échelle et proposer une offre globale et intégrée. Par exemple, «face à un investisseur dans l’économie verte, dans l’agro-business… la région dispose aussi de centres d’excellences, d’institutions de recherche, notamment à l’UM6P, à l’UIR… Donc, il s’agit d’un package à mettre en place, et en faire une vitrine de la région».
■ Zlecaf
Zakaria Fahim a également mis l’accent sur les nouvelles opportunités qu’offrent des cadres comme la Zlecaf, mais également les autres accords de libre échange signés par le Maroc. «Aujourd’hui, je crois que nous pouvons dire à nos PME d’aller sur des marchés plus grands, tout en restant chez soi», a-t-il noté. Même son de cloche du côté de Mohcine Benjelloun, directeur du CRI.
«Lorsque nous parlons aux investisseurs, ce que nous cherchons aussi, c’est de les aider à se développer à l’international». Pour lui, «la Zlecaf et les autres ALE font que nous sommes aujourd’hui très attractifs». Des exemples concrets appuient ce constat. Un investisseur, qui avait déjà des unités en Chine, voulait s’installer à Atlantique free zone, rapporte Benjelloun.
■ Géopolitique
Cela lui permet notamment de profiter de l’accord avec les Etats-Unis, dans un contexte géopolitique particulier, qui pourrait être marqué par la mise en place de barrières tarifaires aux Etats-Unis face aux produits en provenance de Chine. «Ces opérateurs font des arbitrages sur la base de ces facteurs». Pour les différents intervenants lors du Forum économique de Rabat, la dimension de la diplomatie économique permet à la région d’être plus compétitive.
Dans ce sens, ils ont plaidé pour une spécialisation de chaque région, en conformité avec l’esprit du projet de régionalisation avancée. «Rabat peut être dans ce sens un porte-drapeau du Maroc dans un secteur particulier», est-il indiqué. Cette orientation est appuyée par le choix des dirigeants et responsables des CRI, «qui ont désormais cette compréhension de l’ADN d’un entrepreneur. Cette facilité de communication est un levier qui permet d’avoir les clés pour pouvoir avancer», selon un intervenant.
Pôle sanitaire
«Quand vous disposez d’un secteur de santé très développé, il y a toute une dynamique qui se crée. Cela résume l’apport du développement d’un réseau de santé de qualité», selon Ahmed Bennana, directeur du Centre hospitalier Mohammed VI. En plus de favoriser les créations d’emplois, notamment dans tous les métiers qui gravitent autour de cet écosystème, c’est aussi un secteur qui améliore l’attractivité d’un territoire, a-t-il expliqué. Actuellement, «la mutation du système de santé au niveau national permettra de révolutionner la manière avec laquelle nous concevons l’offre de soins».
Aujourd’hui, en plus des structures déjà en place, et l’émergence d’un secteur tertiaire avec les Fondations, l’offre de soins sera renforcée au niveau de la capitale avec le nouveau CHU sis Hay Riad. «Il sera fonctionnel fin 2025», a noté Bennana. Cette dynamique, qui implique également les opérateurs privés, est aussi accompagnée par le CRI, notamment «dans la mobilisation du foncier, du financement, de la mise en relation avec les structures de santé», a souligné Mohcine Benjelloun.
M.A.M.