AéronautiqueMidparc entame ses projets d’extension

Pour renforcer l’attractivité de la plateforme offshore de Nouaceur, l’Etat propose plusieurs carottes fiscales aux entreprises exportatrices, allant de l’exonération de l’IS et de la TVA au rapatriement des bénéfices tirés de leurs activités
Ça s’accélère au Midparc. La société de gestion Midparc Investment, filiale de MedZ (35%), vient de lancer le projet d’extension de la plateforme offshore intégrée de Nouaceur, spécialisée dans l’industrie aéronautique. Le gestionnaire s’apprête en effet à s’offrir les services d’un prestataire pour l’exécution des études préalables sur site, de la conception et du suivi des travaux d’aménagements extérieurs et paysagers de la 4e tranche de Midparc. Les promoteurs du site y planchent déjà depuis plusieurs mois. Le démarrage effectif du projet était tributaire de l’atteinte d’un seuil de commercialisation de 60% à fin 2016, puis 70% en 2017. Un objectif quasi atteint suite à l’arrivée de nouveaux pensionnaires cette année (Alcoa, Hexcel...). La première phase de la plateforme, opérationnelle depuis 2013, s’étend sur une superficie de 63 hectares. La société de gestion avait d’ailleurs déjà anticipé une montée en puissance de la demande. Elle avait sécurisé une réserve foncière de 62 hectares pour ses besoins d’extension. C’est sur cette portion justement que devrait porter le projet d’extension qui vient d’être lancé. A terme, le site devrait ainsi cumuler un total de près de 125 hectares pour un investissement estimé au départ à quelque 900 millions de DH.
De toute façon, dans les objectifs du Plan d’accélération industrielle, Nouaceur a vocation à se positionner à terme comme un pôle à part entière dédié aux technologies aéronautiques. Dans le cadre des contrats de performance avec les professionnels pour le déploiement des écosystèmes du secteur, l’Etat s’est engagé à la mise à disposition, au profit du secteur, d’un total de 97 hectares de foncier industriel. En dépit de cette visibilité, tout n’est pas rose s’agissant des facteurs de compétitivité et d’attractivité de la plateforme. Selon les professionnels regroupés au sein du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas), le business model de Midparc est certes innovant et conforme à leurs besoins, mais le coût d’accès au foncier reste un «facteur handicapant, un goulot d’étranglement qui gêne l’expansion du secteur, notamment pour sa composante PME». Le prix de sortie du mètre carré -après viabilisations et aménagement par MedZ- commercialisé par Midparc.SA reste élevé (1.000 DH).
Ce tarif est de 50% supérieure à celui appliqué à Wichita, aux Etats-Unis, le hub de l’aéronautique mondiale «Air capital of the world». En fonction des caractéristiques des projets industriels, le foncier peut varier entre 20 et 25% dans le coût global du bâtiment industriel, sur une moyenne mondiale de 10%. Des destinations comme la Tunisie, le Mexique ou la Roumanie restent encore légèrement plus compétitives sur cet aspect. Mais ce léger décalage est compensé par le coût, la quantité et la qualité de la main-d’œuvre locale, ainsi que le bon positionnement logistique du Royaume, qui font l’essentiel des avantages comparatifs de l’offre Maroc. Le secteur vient d’ailleurs de boucler les six premiers mois de l’année avec une croissance à l’export de près de 10% en glissement annuel (4,4 milliards de DH). Ça vole très haut!