Les amendes qui pleuvent

Les amendes continuent de pleuvoir sur les cabinets d’audit et de certification des comptes, que le langage courant regroupe sous le nom de «big four» (les quatre grands, qui dominent le marché mondial de l’audit et de la certification: PricewaterhouseCoopers, Deloitte, KPMG, et Ernst & Young). 
C’est au tour cette semaine de KPMG sanctionné par la SEC, l’autorité des marchés financiers aux Etats-Unis. KPMG a étudié en 2011 les comptes d’une société pétrolière, Miller Energy Resources. Comptes que KPMG a certifiés alors qu’ils comportaient plusieurs surévaluations d’actifs. L’entreprise les avait en effet inscrits pour des sommes 100 fois supérieures à leurs valeurs réelles ! La SEC a estimé que «les faits présentés aux auditeurs auraient dû au moins susciter des questions de leur part». Si l’amende a du sens, malgré le long délai de sanction, le montant  n’est pas extraordinaire pour autant: 6,2 millions de dollars.

Le même jour, le Financial Reporting Council (le régulateur  britannique indépendant, spécialisé pour les sociétés d’audit, commissariat aux comptes…), a infligé une amende de l’équivalent de 6,6 millions de dollars à PricewaterhouseCoopers (PwC) pour diverses fautes commises lors de la vérification des comptes de RSM. RSM est un nouveau cabinet d’audit qui vient de se constituer avec Grant Thornton. Le nouveau groupement veut rejoindre le peloton de tête mondial et rétablir les  «big five», existant avant la faillite d’Arthur Andersen, suite au scandale des comptes frauduleux d’Enron en 2001.

Au Maroc, ni le CDVM, ni l’AMM (qui l’a remplacé) n’ont infligé de sanction à un cabinet d’audit. Et ce bien que le ministre des Finances lui-même ait qualifié la faillite de la Samir d’escroquerie. En revanche, en 2008, un cabinet, AMCS de A. Kharbouch, a dénoncé une escroquerie qui se préparait lors d’une introduction en bourse, celle de GSI (à ne pas confondre avec Gfi, le fabricant de solutions informatiques marocain, largement implanté dans le monde).