Ressources hydriques pour l’agriculture : des indicateurs qui inquiètent
Le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, et les représentants du secteur agricole, se sont penchés, lundi à Rabat, sur la situation des ressources hydriques, dans un contexte marqué par une conjoncture climatique difficile.
Cette réunion, consacrée aussi à la préparation de la prochaine campagne agricole, a permis de revenir sur le cumul pluviométrique dans le Royaume. Au 14 juillet, celui-ci s’est établi 240 mm, en baisse de 34% par rapport à une campagne normale (362 mm) et de 3% par rapport à la campagne précédente à la même date (247 mm), selon Sadiki. Conséquence : le niveau de remplissage des barrages à usage agricole à l’échelle nationale avoisine 29% de leur capacité (4.025 Mm³), contre 30% lors de la campagne précédente à la même date.
Compte tenu de la situation critique de l'eau, l'irrigation à partir des barrages est arrêtée au niveau de la plupart des périmètres de la grande hydraulique, irrigués à partir des barrages, a relevé Sadiki. En outre, en dehors des périmètres du Loukkos et Tafrata, soit un total de 39.000 ha, ce qui représente 6% de la superficie totale des grands périmètres irrigués, qui bénéficient encore normalement de l'irrigation, les autres grands périmètres (550.000 ha, ce qui représente 78% de la superficie totale des principaux districts d'irrigation) subissent des restrictions sévères pour certains et l’arrêt de l’irrigation depuis plusieurs mois, et certains, depuis plus de quatre ans, a rappelé le ministre.
En guise d’exemple, le périmètre du Gharb subit des restrictions moyennes à sévères, les périmètres du Tadla, du Haouz (Tassaout amont et N’fis) et de la Moulouya et Ouarzazate (56% de la superficie globale) sont à restrictions très sévères et arrêt d’irrigation, tandis que ceux du Doukkala et du Haouz (Haouz central et Tassaout aval, Souss Massa et Tafilalet (38% de la superficie globale) sont en arrêt d’irrigation.
"Seuls 390 Mm³ sont réservés pour l’irrigation, soit 10% des barrages à usage agricole", a également relevé le ministre, soulignant que son département a mis en place des actions conjoncturelles d’urgence pour sauvegarder le patrimoine arboricole et les cultures pérennes, à travers notamment, des irrigations d’appoint des jeunes plantations, particulièrement dans le cadre des projets de l'agriculture solidaire.