Le cri de détresse de la confédération des TPE-PME
La Confédération marocaine de la TPE-PME tire à boulets rouges sur l’Observatoire de la TPME (OMTPME) et se lance dans une vraie guerre des chiffres. Elle remet en cause les données de l’Observatoire qui, selon elle, "ne reflètent nullement la réalité". "L’analyse de cet observatoire se base sur une définition erronée de la TPE marocaine", écrit la Confédération dans une note portant sur les difficultés rencontrées par ces entreprises pour se financer. En effet, l’OMTPME définit la TPE suivant un chiffre d’affaires entre 3 millions DH et 10 millions DH. Cependant, cette situation rend le nombre de ces entreprises très minime et n’a pas beaucoup d’intérêts dans l’économie du Maroc, selon la Confédération de la TPE-PME. Celle-ci remet ainsi en cause le benchmark utilisé pour définir les TPE, et estime qu’il s’agit plutôt des entreprises réalisant un chiffre d’affaires de moins de 3 millions DH et comptant moins de 10 personnes.
Autres points de discorde, l’augmentation de l’IS et le manque d’accompagnement du gouvernement. À ce sujet, la Confédération déplore "l’absence du ministère de tutelle et des organismes de l’État qui se sont tournés vers le patronat dès l’arrivée de ce gouvernement alors qu’il leur incombe d’accompagner avec plus d’attention les TPE-PME et les auto-entrepreneurs".
Ce n’est pas tout : l’organisation balaie d’un revers de la main les données de l’Observatoire faisant état de 45% des TPME bénéficiant de l’encours total des crédits. Elle estime d’ailleurs que 30.000 PME trouvent aussi des difficultés à se financer. Pour preuve, le crédit de restructuration lancé destiné au TPME lancé en 2014 a été arrêté, alors que le programme "Intelaka" est toujours en stand-by, selon ladite confédération. Enfin, celle-ci dénonce la difficulté de décrocher un crédit avec la hausse du taux directeur de Bank Al-Maghrib (BAM).