R&D: Ce que proposent les X-Maroc

En janvier dernier, le groupe X-Maroc a organisé la 8e édition de son colloque. L’événement a rassemblé plus de 500 personnes venues débattre autour de la thématique: «La recherche & développement comme levier de croissance» (Ph. DR)
L’innovation est essentielle pour tout pays qui veut avancer. Et pour innover, il faut mettre le cap sur la recherche & développement. Toutefois, au Maroc, le budget alloué est resté inchangé depuis des années, ne dépassant guère 0,8% du PIB, soit 14 milliards de DH. Le pays est ainsi classé derrière l’Afrique du Sud et l’Egypte qui font beaucoup mieux. Et si on devait se comparer au pays de l’OCDE dont la moyenne est de 2,3%, nous serions parmi les derniers de la classe.
Réunis mercredi dernier pour présenter leur livre blanc consacré à «la R&D comme levier de croissance», les alumni marocains de l’Ecole polytechnique ont insisté sur la portée du secteur. Parmi les pistes d’actions délivrées par le groupe X-Maroc figurent, en premier lieu, la transformation de l’université et la refonte du système éducatif. «En créant des synergies avec le secteur privé et l’industrie, le pays pourra devenir un producteur de technologie», suggèrent-ils.
Selon les polytechniciens, il faut aussi promouvoir l’ancienne économie en mettant en place des réformes structurelles permettant d’activer les leviers de concurrence et compétitivité. «ENEL, société d’électricité italienne a injecté de gros budgets afin de collecter les informations des usagers pour ensuite agrandir leur business et la data analytics. Cela leur a permis de devenir le Google de l’énergie», expliquent-ils.
La R&D est un domaine qui nécessite du matériel innovant souvent contraignant à recevoir étant donné les lourdeurs administratives. Il a ainsi été recommandé de faciliter les procédures pour permettre la concrétisation rapide des projets.
Par ailleurs, afin de faire du Maroc un hub régional de la R&D, trois pistes d’actions ont été retenues. Il s’agit de la création d’une stratégie nationale hissant l’innovation en haut de l’agenda politique et la mise en place d’une stratégie de spécialisation intelligente permettant de développer des activités à forte valeur ajoutée. Dans ce sens, l’Etat devrait soutenir la diversification et la modernisation des activités, mais aussi favoriser l’entrepreneuriat et la concurrence.
La troisième recommandation est celle de l’engagement dans la digitalisation. «Face à la digitalisation grandissante des grands groupes mondiaux, un pays en développement comme le Maroc devrait exploiter ses actifs non transférables tels que les savoir-faire existants, les données gouvernementales et sa position géographique», souligne le groupe X-Maroc.
T.E.G.