Zéro Mika, un échec ?

Que devient la loi 77-15 sur l’interdiction des sacs en plastique ? Deux ans après son entrée en vigueur, l’application du texte semble rangée aux oubliettes. En effet, de nombreux commerçants et clients continuent d’utiliser ces sachets malgré les quelques saisies opérées de temps à autre par les autorités. Une enquête réalisée par l’association Zéro Zbel vient d’ailleurs de mettre en lumière les habitudes de consommation des Marocains quant aux sacs en plastique et aux alternatives à ces sachets.

Selon les résultats de ce sondage réalisé dans 8 marchés de 3 villes (Casablanca, Agadir et Tétouan), 60% des commerçants interrogés déclarent que plus de 80% de leurs clients exigent des sacs en plastique. En outre, 65% des clients déclarent utiliser entre 5 et 15 sacs en plastique à chaque fois qu’ils font leurs courses. Ce n’est pas tout : les Marocains restent pourtant majoritairement conscients des dangers des sacs en plastique sur l’environnement et la santé (59%) et savent qu’une loi sur leur interdiction existe (90%). Mais 8% d’entre eux considèrent que le recours à ces sachets a augmenté, alors que 41% estiment qu’il est resté au même niveau.

L’étude montre surtout que ceux utilisent les sacs en plastique manquent d’alternatives pratiques lors de l’achat de certains produits de grande consommation (poisson, viande, volaille, olives, citrons confits, huile…). Ainsi, l'association plaide pour la mise en plaide de vraies alternatives. Pour leur part, 88% des commerçants déclarent que le prix des sacs en plastique a augmenté. "Vu que les sacs sont encore distribués gratuitement aux clients, ce sont donc les commerçants qui doivent prendre en charge le coût additionnel lié à cette augmentation", souligne l'enquête.