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Relance des entreprises: Le détail du projet financé par le CNRST

Par L'Economiste| Le 24/05/2020 - 10:57 | Partager
Relance des entreprises: Le détail du projet financé par le CNRST

La pandémie du Corona a impacté négativement un grand nombre de secteurs socio-économiques. Face à cette situation, professionnels, chercheurs et universitaires ont esquissé les pistes de relance et émis des propositions. "Nous savons que le système industriel en particulier, vit des moments difficiles caractérisés par l’arrêt de la production, la perte de marchés, les problèmes de trésorerie et de financement. La période post-pandémie sera aussi problématique parce que les entreprises doivent pouvoir élaborer des stratégies de relance ou de survie parallèlement aux entreprises qui éviteront difficilement la faillite. C’est pourquoi nous avons présenté un projet de recherche (dans le cadre de l’appel à projet du CNRST) intitulé : Plan de relance de a chaine de valeur / Région de Fès-Meknès et l’oriental", indique Pr. Brahim Belgaïd, responsable scientifique du projet. Projet qui a été retenu par le comité scientifique du CNRST.

"C’est pour nous un motif de fierté mais surtout l’occasion de préparer (sur une période de 7 mois) des livrables ou seront opérationnalisées des stratégies pratiques que les entreprises peuvent mettre en œuvre (plans de relance, choix des secteurs, mesures d’accompagnement bancaires et fiscaux, dopage de la demande intérieure, investissement dans l’import substitution,…)", a souligné Belgaid.

Concrètement, la recherche qu'il propose sera menée par une équipe de 8 chercheurs universitaires. Elle se démarquera des prescriptions théoriques pour présenter des plans d’action empiriques et techniques destinés à promouvoir les leviers de la croissance, de la reprise d’activité et de l’ouverture de nouveaux créneaux de compétitivité pour notre industrie nationale qui va créer plus de valeur afin de favoriser la croissance et l'emploi. Le projet consiste à faire un diagnostic des perturbations actuelles de l’écosystème d’affaires et proposer un plan d’action pour la mise en place de systèmes de relance de l’activité et de réindustrialisations de la région Fès-Meknès-Oriental.

"Après diagnostic de l’état actuel des perturbations de la chaine de valeur suite à la crise du Coronavirus, notre équipe propose un plan de relance et de réindustrialisation de la région Fès-Meknès-Oriental. Une distinction sera faite entre les secteurs orientés marché national et les secteurs orientés export", explique le responsable scientifique du projet. Techniquement, son équipe d'universitaires fera une recherche de haute facture à commencer par mesurer les impacts et perturbations. À ce niveau, il sera procédé au recensement des secteurs (PME/ETI….) impactés par la crise, des évaluations des pertes de commandes, de marchés, d’emplois…, un audit des relations producteurs-clients, producteurs-fournisseurs dans le cadre d’une approche Supply Chain, et un dagnostic de la situation financière (dettes, BFR, BFE, besoins d’investissements…).

S'agissant des modalités de relance, les scientifiques devraient présenter une proposition d’un schéma de construction d’un pôle industriel et économique régional (écosystème entrepreneurial et industriel). L'élaboration d’une matrice d’échanges interindustrielle régionale, la mise au point d’un plan de soutien financier des PME/ETI à relancer en coordination avec le secteur bancaire, la restructuration de la dette des PME/ETI grâce à un plan d’investissement de la part des opérateurs PME/ETI (condition obligatoires), et l'incitation fiscale (réduction de taux, étalement et rééchelonnement des dettes, mesures par liaisons incitations # engagement à investir), ne sont pas en reste. Sans oublier la création d’écosystèmes entrepreneuriaux régionaux et locaux composés d’auto-entrepreneurs autour de PME/ETI locomotives et donneurs d’ordres de production, et la sélection des produits et des chaines de valeurs à mettre en place dans les PME/ETI pour remplacer les produits importés ( pour la demande nationale) et pour satisfaire la demande des marchés étrangers après la reprise (Afrique et Europe surtout).

"Nous visons également l'adoption d'un plan pour contrecarrer la nature et les conditions de l’offre des produits qui ont envahi le marché Marocain. Ce plan reposera sur le modèle de l'impôt-substitution et sur le contingentement douanier", explique Belgaid. Et de poursuive: "parmi nos objectifs figurent l'élaboration d’un système de comptabilité é analytique et de gestion pour calculer les bases des couts de revient et des leviers de compétitivité, la création d’une commission régionale d’accompagnement (CRA) composé de notre équipe de recherche et de partenaires tels que la CCIS, la CGEM, LE CRI, les régions, l’ANAPEC, le GPBM, Maroc PME, le ministère de l’industrie, la DGI), l'amélioration (à la hausse et sur les conditions) du crédit INTELLAK pour le lier à la dynamique de l’écosystème entrepreneurial local et régional, ou encore la réservation des marchés et commandes publiques( tableau à étudier et à proposer) aux PME/ETI selon le principe de la discrimination positive, et la flexibilisation et aménagement du crédit à la consommation (inspiration Keynésienne) pour relancer la demande nationale (taux, durée, plafonnement, conditions …)".

À noter enfin que cette étude nécessitera 10 mois de travaux intenses avec des livrables tous les trois mois. Ses initiateurs promettent de proposer des mesures concrètes qui peuvent rapidement être mises en œuvre avec une structure d’accompagnement (CRA) pour assurer le suivi et l’efficacité des mesures proposées.

Y.S.A.