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Régime de change du Dirham : Pour Jouahri, le statu-quo ne peut être une option

Par L'Economiste| Le 26/09/2017 - 17:19 | Partager
Régime de change du Dirham : Pour Jouahri, le statu-quo ne peut être une option

Pourquoi la réforme du régime de change du Dirham a été subitement reportée ? Comme on s’y attendait, le dossier a concentré une grande partie de questions à la conférence de presse du gouverneur de Bank Al-Maghrib. Abdellatif Jouahri s’est engagé dans une longue mise au point. Les raisons de ce report brusque de la flexibilisation du dirham ? "Demandez au gouvernement. C’est à lui que revient la décision politique, mais tout ce qui est mise en  œuvre technique relève de la banque centrale". Non sans rappeler que garder le statu-quo n’est une option. Les réformes se complètent les unes, les autres.

Le wali de BAM répond au passage à ceux qui l’accusaient de trop s’approprier cette réforme : « Dès le départ, un comité mixte était institué pour piloter le processus ».

Du point de vue des prérogatives, c’est au gouvernement que revient la compétence politique de gérer le régime de change. Nous avons reculé parce qu’il avait des pré-requis : soutenabilité budgétaire, réserves de change conséquentes, résilience du système bancaire, préparation des opérateurs économiques, etc.

"Depuis mars dernier, j’ai bien expliqué que le Maroc entamerait cette réforme de manière volontaire car il remplissait les pré-requis. 20 réunions avec les banques, 14 rencontres avec la CGEM, trois campagnes de sensibilisation auprès des MRE (Paris, Madrid et Rome). Le FMI a estimé qu’on pouvait mettre en œuvre dès le 1er janvier 2017, mais le choix a été fait de prendre 6 mois supplémentaires".

Le problème est que nous avons joué la transparence la plus totale car le Maroc n’était pas dans un schéma de crise de change. Il n’y avait donc aucune raison de dévaluer. Ce message a été répété à tous les opérateurs. Au passage, le gouverneur de Bank Al-Maghrib conteste l’argument des dirigeants de banques qui justifient les opérations «anormales » par la demande des clients. En tant que banque centrale, nous n’avons pas effectué de contrôle et n’empiétons sur les attributions de l’Office de Changes, ni sur celles du fisc, «même s’il nous arrive de voir certains montages bizzares ».  

La preuve ? Depuis début août, les banques n’ont pas acheté de devises à Bank Al-Maghrib.

Si le gouvernement a reporté cette réforme, il me semble que c’est positif s’il veut mieux l’apprécier et mieux la soutenir.

En interne, BAM assure avoir fait son autocritique. "Peut-être que nous avons été en retard sur la vulgarisation auprès du grand public. Mais attention,  on ne peut avancer qu’avec des réformes", prévient le gouverneur de la banque centrale. "Si on veut aller vers une meilleure distribution des revenus, l’émergence de l’économie, il n’y a pas d’autre choix". L’option de l’immobilisme n’est pas tenable. Les réformes se complètent les unes, les autres. Pour améliorer la compétitivité, faire de Casablanca le centre financier continental, etc. Si nous ne faisons pas des réformes, elles seront plus dures, voire impossibles à réaliser. En tous les cas, les autres (concurrents) le feront plus vite.  Après, il sera alors trop tard pour les suivre.   

A.S.