Diapo-Festival de soufisme : Les participants prêchent le vivre-ensemble

Le Festival de Fès de la culture soufie (FFCS) continue de faire vibrer la Bouanania par la réflexion et le partage d’idées, et le jardin Jnane Sbille par les chants spirituels des tariqas. Pour le premier volet, les participants au forum du festival prêchent unanimement la culture du dialogue et du vivre-ensemble. «Le modèle de l’idéologie extrémiste, essentiellement wahhabite, est une forme de mondialisation de la religion. Les extrémistes ont les mêmes comportements, les mêmes costumes : ils portent la barbe, le voile, etc. Tout cela doit être formaté, car ils considèrent que l’islam est le même partout.

Or, le soufisme s’adapte à chaque lieu, chaque culture, à chaque temps aussi. Il n’est pas figé, contrairement à l’idéologie littéraliste, qui a l’obsession de vivre comme à l’époque du prophète», estime Faouzi Skali, initiateur du FFCS. Attachés à une lecture littérale du Coran, les tenants de l’islam radical voient dans les enseignements soufis des dérives idolâtres qui ont valu aux mausolées leur destruction. Le Mawlid nabawi, très fêté par les soufis est perçu par les extrémistes comme des « innovations » (bida’a) hérétiques. Pour Skali, «On parle de salafisme, de djihadisme, mais les racines ne sont rien d’autre que le wahhabisme. Ce littéralisme exacerbé a fini par donner lieu à une idéologie “takfiriste”, c’est-à-dire que tous ceux qui ne sont pas sur leur ligne sont considérés comme en dehors de l’islam».

C’est aussi la raison pour laquelle, les victimes les plus nombreuses sont bel et bien les musulmans. Côté chants spirituels, la Hadra de la tariqa Wazzania a envahi le jardin Jnane Sbille, dans la soirée du 25 octobre, permettant aux festivaliers, musulmans et autres, de chanter, côte à côte, la miséricorde divine et la spiritualité. À noter que cette soirée était sous la conduite de Moulay Abdallah Chrif Ouazzani, seul Imam à prêcher devant le Roi en français (25 novembre 2016 à Madagascar).

 

Y.S.A