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Confinement prolongé: Après le manque de visibilité, c'est la méfiance !

Par L'Economiste| Le 11/06/2020 - 13:06 | Partager
Confinement prolongé: Après le manque de visibilité, c

Pourquoi gâcher l'unité et la confiance? C'est la question qui intrigue nombre d'observateurs après la prorogation du confinement. Pire, cette décision a occasionné une "méfiance d’en haut", estime Ali Bouabid, président de la Fondation Abderrahime Bouabid. Pour cet universitaire, "beaucoup de personnes s’interrogent, et à juste titre, sur un certain nombre de mesures nécessaires au retour à la vie normale qui ne figurent pas parmi celles annoncées hier et aujourd’hui.

C’est le cas par exemple de la date de l’ouverture des frontières, des mesures touchant au secteur du tourisme mais aussi des souks hebdomadaires et de bien d’autres sujets. "En réalité, les pouvoirs publics nous contraignent pour y voir clair, à un exercice aux allures de casse-tête : comprendre à la lecture des mesures rendues publiques, que celles ci ne concernent qu’une première phase", déplore Bouabid.

"Quant aux autres sujets, (tourisme, cinémas, hammam, restaurants, ….) nous ne savons rien de la phase dans laquelle leur traitement est envisagé, ni du reste combien de phases sont a priori prévues !", regrette-il. Ainsi et au lieu de présenter une stratégie globale de retour à la normale, en affichant les rubriques et le calendrier (fut il indicatif, et ça on peut le comprendre) des différentes phases qui la composent, le gouvernement a présenté les détails d’une phase I, adoptée de manière discrétionnaire et sans prendre le soin d’en situer le déploiement dans une stratégie qui enchaîne des séquences selon un ordre logique et lisible.

"Nous ne pouvons donc pas, et en toute rigueur, parler de « plan ou de stratégie», mais tout au plus de mesures provisoires, (soumises à évaluation régulière) partielles (qui concernent certaines dimensions) et sur un horizon temporel incertain", renchérit le président de la Fondation Ali Bouabid. Pourquoi ? Les hypothèses sont nombreuses. Il reste que cet excès de prudence en matière de prévention sanitaire se paie d’une grande opacité dans l’affichage politique de la doctrine en matière de gestion de l’état d’urgence sanitaire. "Plus fondamentalement, la difficulté manifeste à concilier prudence et transparence reflète un principe de réalité : la méfiance des gouvernants à l’égard de la société ! (on connaissait la méfiance d'en bas des citoyens)", renchérit l'héritier du legs historique d’Abderrahime Bouabid. "

Pourtant, quoiqu’on en dise et sans angélisme aucun, les Marocains ont dans l’ensemble et depuis trois mois, fait preuve d’une capacité insoupçonnée de discipline collective, qui méritait mieux que l’infantilisation dont ils sont l’objet …Et c’est bien triste", conclut-il.

Y.S.A.