Concurrence, l'institution
De source bien informée, on apprend que ce n'est pas sur le fond que la décision du Conseil de la Concurrence est remise en cause. Il s'agirait au contraire d'une question plus formelle: les procédures de décision ont-elles été bien respectées ? Ce qui a jeté le doute a d'abord été, comme l'indique le communiqué officiel, une première lettre envoyée au Cabinet royal puis une seconde comportant des éléments légèrement différents. Vu les montants en jeu, "une légère différence" peut entraîner des conséquences tout à fait contradictoires. Parallèlement, des informations ont commencé à circuler. Ce qui avait été au début qualifié de rumeurs, a par la suite été étayé par écrit. Ce qui changeait la donne. Non seulement l'unanimité évoquée dans le premier courrier, avait disparue, mais on pouvait alors se demander si les procédures avaient été correctement suivies. Automatiquement, cela met le Souverain en avant, en tant que garant du fonctionnement des institutions. D'où le choix d'une cellule de très haut niveau et insoupçonnable d'intérêt spécieux, pour tirer l'affaire au clair. C'est ainsi qu'on y compte des personnalités telles que Driss Jettou ou Abdellatif Jouahri. Dans d'autre pays, en France par exemple, cette mission aurait été confiée au Conseil d'État, lequel a un rôle d'opportunité et pas seulement de légalité. Au Maroc un tel organisme n'existe pas. D'où le recours à une commission ad hoc.
N.S.