Edition

Bonne nouvelle pour le salon du livre qui ouvre ce vendredi 9 février 2018 à Casablanca: l’édition grandit rapidement. C’est le résultat de l’enquête de la Fondation du Roi Abdul-Aziz Al Saoud, la plus grande des bibliothèques et centres de documentation du Maroc. C’est aussi elle qui a construit une colossale base de données bibliographiques. Un monument à saluer au passage.
Donc l’édition grandit. Elle grandit vite, même en dehors des masses gigantesques du livre scolaire. Il faut le savoir: quelque 3.000 auteurs sont publiés au Maroc. Un sur quatre seulement est édité à compte d’auteur mais les trois autres ne toucheront pas grand-chose comme droit, car les tirages sont petits.
Les onze imprimeurs, dont les compétences techniques ont radicalement changé en deux décennies, goûtent aussi à l’exportation, parce que le prix de revient marocain est très compétitif, alors que le livre numérique peine toujours à faire sa place.
Ce contexte est peu connu parce que les professions liées aux livres sont éclatées, mal ou pas organisées. En l’absence d’une vision globale, mobilisatrice, les ego y sont inextricablement mêlés à de remarquables dévouements. Pas bon pour le marketing sectoriel.
On connaît ce cas: un stade préindustriel où le soutien de l’Etat reste vital parce qu’on a du mal à passer à des organisations plus sophistiquées.
Il y a une vingtaine d’années, les ministères (y compris celui de l’Industrie) auraient monté un «contrat-programme» ad hoc pour changer d’époque. Depuis, on a inventé les plans d’Emergence ou les Accélérations. Personne n’imagine que l’édition marocaine rivalisera avec l’automobile ou l’aéronautique.
Mais l’édition est une industrie de main-d’oeuvre. C’est aussi une de ces rares activités où chacun est conscient de la noblesse de sa tâche. Ce sont des choses qui comptent de nos jours.
Pourquoi ne pas tenter de construire des perspectives nouvelles pour tant de jeunes en déshérence?