Export: Le Maroc en dessous de 1% du marché mondial

Les importations du Maroc réalisées dans le cadre des accords de libre-échange enregistrent en 2016 une évolution plus forte qu’en 2015, elles affichent une augmentation de 10,3% contre +1,1%. Ces achats totalisent 136 milliards de DH. En moyenne, les importations bénéficiant du régime préférentiel représentent 50 à 60% du total
Interpellé au Parlement, le chef du gouvernement assure que les «accords de libre-échange ont profité aux PME en termes d’amélioration du contenu technologique de l’offre exportable et de la compétitivité».
A l’appui, la forte hausse des exportations, qui a atteint sur la dernière décennie un taux de croissance moyen de 6,1% dans le cadre de l’ALE avec l'Union européenne (UE), 16,4% avec les États-Unis, 30% avec la Turquie et 16% via l'accord d'Agadir. Seulement, Saâdeddine El Othmani se garde d’annoncer les chiffres à l’import.
Tout au plus, il fait état des échanges commerciaux réalisés avec l’UE dont le montant a quasiment doublé passant de 229 à 414 milliards de DH sur la même période. De plus, les dernières données publiées par l’Office des changes (année 2016) sur les importations réalisées dans le cadre de 4 accords (UE, Etats-Unis, Turquie, Quadra et Association des pays de libre-échange) font état d’un bond de plus de 10%, rien que sur les 5 dernières années.
Qu’en est-il aussi du bilan des 52 autres accords? El Othmani ne souffle pas mot. Il en est de même des travaux des commissions d’évaluation et de suivi de ces accords. Seuls les Comités communs mis en place au niveau de l’UE communiquent (côté européen) sur les résultats de leurs réunions qu’ils tiennent périodiquement. Pour le moment, la seule certitude tient à ce constat. Le pays peine à capter 1% du marché mondial.
Or, la balance commerciale affiche un déficit structurel avec la quasi-totalité des pays et groupements avec lesquels le Maroc est lié par des accords de libre-échange. Mais au-delà des bilans comptables, des gains notables sont à mettre en relief.
Ces accords ont en effet contribué à l'accélération du rythme des réformes, notamment en matière de modernisation du cadre législatif et réglementaire du commerce extérieur, la simplification des procédures, l'amélioration du climat des affaires et la capacité compétitive des entreprises, ainsi que la promotion des investissements étrangers. Ils ont aussi permis de renforcer le dialogue politique, avec l'UE, sur plusieurs questions à dimension stratégique pour le Maroc. Tout particulièrement la sécurité régionale, la migration et l'environnement.
Sur le plan économique, le libre-échange a permis de réduire les coûts des matières premières et des composantes industrielles utilisées dans la chaîne de production suite au démantèlement des tarifs douaniers. Ce qui s’est traduit par la diversification des exportations pour inclure de nouveaux produits industriels à forte valeur ajoutée (automobile, aéronautique, électronique, industries chimiques...).
Ces derniers représentent aujourd’hui 54,2% de l’export global contre 30,6%, il y a une décennie. Et l’essentiel des gains tirés résulte de l’accord Maroc-UE. Que ce soit au niveau des réformes, de l’assistance financière ou des échanges commerciaux, le pays tire son épingle du jeu. Notre balance commerciale des marchandises affiche le plus fort taux de couverture: 66,4%.

Le bilan de l’accord avec l’UE arrive en tête en 2016. Les importations dans le cadre de cet accord sont tirées principalement par les achats de produits finis de consommation et des équipements industriels
Avec les transferts de MRE et les recettes de voyage, elle est même excédentaire. En revanche, le taux de couverture avec les Etats-Unis est de l’ordre de 40% bien qu’il ait enregistré une nette amélioration par rapport à 2007: 19,9%. Pour ce qui est des accords avec les pays arabes et la Turquie, les échanges ont connu une forte tendance haussière avec toutefois un défi commercial en aggravation tendancielle pour le Maroc.
Au-delà, la part du marché mondial du Maroc n’a enregistré sur la dernière décennie qu’une légère hausse de 0,4%. Elle est passée de 0,11% en 2007 à 0,15%, l’année dernière. Ceci grâce à l'augmentation de la part du marché marocain en Afrique, en Amérique et en Asie.
Sans oublier aussi le développement des exportations des métiers mondiaux au cours des dix dernières années, en particulier les secteurs de l'automobile (+16 en moyenne par année), l'aéronautique (+13,2%) et l'industrie alimentaire (+ 7,7%).
Il reste entendu que ni les échanges commerciaux ni les IDE ne reflètent les opportunités réelles offertes par les économies des pays avec lesquels le Maroc a conclu des accords de libre-échange. A titre d’illustration, l’export marocain porte sur la moitié des marchandises destinées au marché de l’UE. Faute de justifier de la règle d’origine, principale condition pour le bénéfice du système préférentiel.