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Comment Mastercard veut conquérir les marchés africains

Brand Content | Le 13/06/2023 - 13:48 | Partager
Image Une : 

Sa technologie de « tokénisation » pour effectuer des paiements en toute sécurité

L’entreprise développe aussi des modèles de cartes de paiement prépayées

Entretien avec Mohamed Benomar, directeur général de Mastercard pour l’Afrique de l’Ouest et Francophone

Mohamed Benomar, Directeur Général de Mastercard pour l’Afrique de l’Ouest et Francophone revient dans cette interview sur les révolutions technologiques pour libérer le plein potentiel des paiements électroniques au Maroc et en Afrique. Mastercard a présenté ses solutions lors du premier Gitex Afrique tenu récemment à Marrakech.

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 Mastercard et la fintech marocaine NAPS ont paraphé lors du Gitex Africa un partenariat de long terme pour optimiser le temps de mise en marché de ses prochaines offres digitales.

- L’Economiste : Pouvez-vous nous parler plus de l’impact des nouvelles technologies sur les solutions de paiement au Maroc?

- Mohamed Benomar : La technologie a tellement évolué en termes de paiement durant les 5 dernières années. Cette technologie est passée des cartes plastiques avec puces magnétiques à des solutions plus sécurisées avec des cartes portant un code pin. Pour répondre aux besoins des consommateurs, la technologie a de nouveau évolué avec de nouvelles solutions technologiques offrant plus de rapidité et de facilité comme le « sans contact » qui a révolutionné le paiement au Maroc. Cette évolution nous a permis de toucher d’autres segments et d’intégrer des transactions de moins de 10 DH au niveau du paiement par carte. Nous passons à d’autres étapes qui existent ailleurs : le mobile comme moyen de paiement qui va se substituer à la carte. Notre technologie de tokénisation sécurisée permet aux clients d'utiliser un téléphone mobile ou un appareil connecté pour effectuer des paiements en toute sécurité et de manière pratique en utilisant la technologie NFC en ligne, via application ou en magasin. Donc, les technologies avancent pour nous permettre plus de sécurité et pour toucher des tickets moyens plus bas en espérant avoir un jour un monde sans cash.

- Ce sont ces solutions qui ont été présentées et discutées lors du GITEX Africa ?

- Oui tout à fait. Oui nous avons présenté nos technologies et nos services. L’histoire de Mastercard a démarré avec les institutions financières et aujourd’hui nous travaillons sur la meilleure manière d’inclure les Fintech dans ce mode de paiement. Qu’elles soient des entreprises qui ramènent de la valeur ajoutée aux porteurs de la carte ou des entreprises qui puissent connecter un compte bancaire classique et une wallet d’un opérateur télécom. Pour nous, notre focus est d’étendre notre base de données pour atteindre des gens qui ont toujours été exclus du monde bancaire et leur donner un moyen de paiement sécurisé rapide sans forcément être lié à un compte. En Afrique, on développe aussi des modèles de cartes de paiement prépayées pour éviter des charges fixes récurrentes à des clients et leur donner la possibilité d’opérer des transactions.

- D’ailleurs, vous venez de conclure un partenariat de long terme avec NAPS pour libérer le plein potentiel des paiements électroniques au Maroc...

- Oui. C’est le premier acteur à pouvoir attaquer des comptes sous la nouvelle réglementation des établissements de paiement. La banque centrale a fait de grands progrès pour donner un autre type d’agrément aux établissements pour pouvoir bancariser les clients à petits budgets. Et c’est là ou Naps a joué un grand rôle, non seulement pour équiper des consommateurs, mais aussi pour développer l’acceptation et équiper les commerçants de masse en TPE.

- Comment Mastercard priorise-t-elle et assure-t-elle la sécurité et l’intégrité des solutions de paiement numérique sur les marchés émergents en Afrique ?

- C’est un très grand volet qui ne doit pas être négligé. C’est pour cela que nous demandons à nos partenaires dans les télécoms ou les Fintech un plus grand investissement. En effet, en augmentant le nombre de transactions, on augmente le risque au niveau de la sécurité du paiement numérique. A Mastercard, on cherche à avoir les meilleures pratiques pour détecter et prévenir des cas de fraudes. L’intelligence artificielle à travers tout ce qui est cybersécurité peut nous permettre de prévenir des comportements qui peuvent mener à une fraude. Nous avons nos propres outils qui nous permettent de donner un scoring à une transaction et de laisser à la banque ou à la Fintech de décider d’accepter ou non cette transaction. A titre d’exemple, si la transaction est en cours avec la même carte en France et 10 mn plus tard en Belgique, c’est déjà un comportement douteux. Là, Mastercard alerte la banque. L’IA nous permet d’outiller les émetteurs de moyens de paiement pour éviter de la fraude.

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 «Les technologies avancent pour nous permettre plus de sécurité et pour toucher des tickets moyens plus bas en espérant avoir un jour un monde sans cash », indique Mohamed Benomar, Directeur Général de Mastercard pour l’Afrique de l’Ouest et Francophone.

- Le secteur bancaire adopte la digitalisation pour transformer son service client. Comment Mastercard accompagne-t-elle la digitalisation des services bancaires ?

- Toutes les banques ont une stratégie digitale. Il y a différents process. Une transaction électronique est par défaut digitale. Plus, on pousse vers la transaction électronique, plus on évite le papier, le blanchiment d’argent et on participe donc à la transparence. Les banques sont parties encore plus loin et certaines commencent à digitaliser le process de bancarisation du client. Un choix qui leur a permis de recruter massivement les clients avec moins de coûts. Mastercard a des outils qu’elle met à la disposition des banques pour recruter un client, digitaliser l’authentification avec une empreinte digitale, reconnaissance faciale...

- Selon vous, quelles sont les tendances les plus prometteuses et les opportunités inexploitées en matière de paiements numériques sur les marchés florissants et émergents d’Afrique ?

- Les systèmes bancaires dans certains pays africains n’ont rien à envier à des systèmes étrangers en termes de moyens de paiement, de bancarisation. Le challenge est de généraliser ces avancées à tous les pays africains et surtout assurer une interopérabilité entre tous les pays. Et c’est là où la différence existe entre le continent africain et les USA ou l’Europe qui nous dépasse à ce niveau. Avec l’introduction des Fintech et des opérateurs télécoms, l’Afrique arrivera à augmenter le taux de bancarisation, mais malheureusement, ces deux acteurs n’arrivent pas à offrir tous les services comme les crédits, les assurances. L’offre doit être complétée par les banques. Il faut encourager une collaboration entre les trois acteurs : Fintech, opérateurs télécoms et banques.